Histoire de BUSSY-SAINT-MARTIN
Un peu d'histoire... par J. Pebarthe et S. Chabroux
Le village est cité dès 841, mais la désignation de Saint-Martin n'apparaît qu'en 1277 (Bucianum Sancti Martin). Sa position est remarquable, avec sa belle église, visible de loin. Les limites de son territoire ont évolué au cours des siècles pour atteindre son périmètre actuel en 1986.

Au moyen-âge, Bussy Saint-Martin et Bussy Saint-Georges ne forment qu'une seule et même seigneurie dirigée par les seigneurs de Bucy. La séparation des deux villages aura lieu à la fin du XIIè siècle, époque à laquelle l'Eglise de Bussy Saint-Martin fut édifiée.

De la Renaissance à la Révolution

Signes des temps, la noblesse de robe va succéder à la noblesse d'épée à la tête de la seigneurie. En 1496, Emery de Hughes rend la terre à Jean petit, procureur du Roi chargé des Eaux et Forêts en France, en Champagne et en Brie.
A la mort de Jean Petit en 1500, le fief passe à Jean Lenfant, membre de la chancellerie de France. Il ne reste à la tête de Bussy Saint-Martin que neuf ans, car il meurt en 1509 et Jean de Versoris, avocat, achète alors ses terres. En 1594, ses successeurs cèdent leur domaine à Louis Guibert, moyennant une importante rente de 300 écus. Ce même Louis Guibert, intendant des Finances, était déjà propriétaire de Bussy Saint-Georges.
Ainsi, les deux paroisses sont à nouveau dirigées par la même famille.
Par succession, les deux seigneuries réunies vont au Marquis de Ronderolles, lieutenant des armées du Roi.
Paulin Prondre de Guermantes les achète au début du XVIIIè siècle et les garde jusqu'à la Révolution.
Avec la vague de déchristianisation de 1793, Bussy Saint-Martin devient Bussy la Montagne.
A cette époque, la population de notre village connaît peu de fluctuations.
En 1710, Bussy Saint-Marin comptait 42 feux dont 28 à Rentilly;
En 1745, 43 feux dont 27 à Rentilly;
En 1821, 249 habitants dont 120 à Rentilly;
En 1888, 265 habitants.
Au XIXè siècle, Bussy Saint-Martin produit du grain (orge, seigle, blé) et une partie du terroir est couvertes de prairies et de vignes.
En 1857, l'ancien cimetière situé près de l'Eglise est relevé et le conseil municipal de l'époque décide la création du nouveau cimetière (partie ancienne du cimetière actuel). C'est en 1863 qu'un "jardin public" est créé sur la place de l'Eglise.

Le pélerinage de Saint-Martin

En 1897, l'abbé Fossin, curé de Bussy Saint-Georges desservait la paroisse; il organisa le transfert de la chape dans un nouveau reliquaire, que de très nombreuses personnes escortèrent lors de deux processions publiques. En 1898, un second pèlerinage eut lieu le 17 juillet, pour la Saint-Martin d'été...
Ce fut vraisemblablement le dernier.
Au cours de la première guerre mondiale, 14 habitants de la commune trouvèrent la mort au combat. Une stèle perpétuant leur mémoire est alors élévée sur la place du village.

Les fêtes

En cette fin de siècle, deux fêtes patronales sont organisées:
   - à Bussy, le 3ème dimanche de juillet,
   - à Rentilly, le dimanche qui suit le 11 novembre.
La dernière fête patronale aura lieu en 1952.
En 1930, le village compte 232 habitants, mais seulement 63 électeurs (les Françaises n'ont pas encore le droit de vote!).
Le maire se nomme Jacques Menier , et son adjoint Victor Herbert.
Paul Avale est garde champêtre et tambour-afficheur.

Les lavoirs de nos grand-mères

Les lavandières y faisaient résonner leur battoir, tout en échangeant les nouvelles du village.

 Point d'eau courante dans nos campagnes au début du siècle ! Chaque maison possédait son puits, et chaque village sa fontaine.

 Antérieurs à 1830, les lavoirs de la commune nécessitaient un entretien régulier. Ils furent couverts en 1838.

 Cinquante ans plus tard, compte-tenu de l'état du lavoir de Bussy, la municipalité décide sa reconstruction.

 En 1902, des travaux sont entrepris au lavoir de Rentilly.

 Le lavoir de Bussy a été utilisé jusqu'en 1970 par mesdames Bourette et Adnin, et celui de Rentilly jusqu'en 1982 par mesdames Boureau, Lévêque et Guyot.

 En 1984, compte tenu des problèmes d'écoulement d'eau, la municipalité décide de combler le lavoir de Rentilly et de construire, en lieu et place, l'actuelle salle communale.

 En 1994, le lavoir de Bussy est restauré et ses abords aménagés. Riverains et promeneurs pourront profiter de ce lieu charmant, marque pittoresque de notre passé.

Le château de Rentilly est détruit pendant la guerre

Pendant la 2ème guerre mondiale, le château de Rentilly sert de casernement à un G.M.R. (Groupe Mobile de Réserve : formation militarisée de la police d'Etat).
A l'approche de la libération, certains d'entre eux choisissent le camp de la Résistance. En représailles, le 21 août 1944, les Allemands brûlent le château. Au cours de l'incendie, de riches collections, en particulier des tapisseries, sont détruites. Il ne reste de l'ancien château que la grille d'entrée et les pavillons de garde de style classique.
Victor Herbert succède à Jacques Menier en 1935, puis Jean Herbert, son fils, le remplace dès 1936.
En mai 1953, André Boureau est élu maire ; il assurera sept mandats consécutifs et restera à la tête de la commune durant 42 ans.

La cloche de l'Eglise remontée grâce au cinéma

Un évènement cinématographique vient mettre de l'animation au village. En effet, en 1964, le "magot de Josépha", avec Bourvil et Anna Magnani, est tourné par Claude Autan Lara à proximité de l'Eglise.
En remerciement de l'aide apportée pendant le tournage du film, l'équipe des cinéastes participe à la remise en place de la cloche de l'Eglise.
Datant de 1730 et refondue en 1956, elle était restée plusieurs années sur le sol de l'Eglise, faute de moyens pour la remonter.
Le château

 Il avait été reconstruit au XVIIIè siècle, à l'italienne, par René Thomé. Il fut incendié par les Allemands le 21 août 1944. Sa réédification en a fait un bâtiment moderne qui ne rappelle en rien l'ancien château.

Texte des pages 1 & 2 du numéro 8 de "BUSSY SAINT-MARTIN INFOS", bulletin d'informations municipales de août 1997.


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V 4.9.1   maj 21 mai 2000