Histoire de
LESIGNY |
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Un château renaissance Comme l'église, le château de Lésigny a été construit à l'époque de la renaissance sur l'emplacement d'une ancienne forteresse médiévale entourée de douves et dont on ne sait presque rien.Sous le règne de François 1er, la terre et le fief de Lésigny appartiennent à Louis de Poncher, secrétaire du roi depuis 1482, puis général des finances et trésorier de France. Ce personnage important, frère de François Poncher, évêque de Paris qui consacra en 1523 l'église Saint Yon rebâtie, édifia dans le style de l'époque un élégant château. Des propriétaires illustres Ce château sera transmis à sa fille Charlotte Poncher, puis à la nièce de celle-ci, Charlotte Briçonnet, futur épouse de Charles de Pierrevive. Ensemble, ils le feront agrandir. A la mort de Charlotte, le château entre dans le patrimoine de la famille de Pierrevive, d'abord Charles, puis son fils Anne; il reçoit la visite de reine Catherine de Médicis en 1573.Au décès d'Anne en 1607, un procès entre les héritiers aboutit à la vente par adjudication : le château est acheté en 1613 pour 95 000 livres par Léonora Dori, dite la Galigaï, épouse de Concini, futur maréchal d'Ancre et proche de Marie de Médicis. Léonora entreprend de grands travaux et embellissements, aménage une orangerie, des jardins et fait construire la chapelle consacrée en 1615. Marie de Médicis vient en visite à Lésigny en septembre 1613. Puis la roue de l'histoire tourne, les Concini tombent en disgrâce en 1617. Concini est assassiné dans la cour du Louvre le 24 avril 1617 et Léonora jugée pour sorcellerie, est exécutée en place de grève le 8 juillet. Leurs biens sont confisqués et donnés à Honoré Charles d'Albert de Luynes, favori de Louis XIII. Le duc de Luynes continue les embellissements du château, notamment pour les jardins et les pièces d'eau. Il décore une chambre en l'honneur du roi : on note plusieurs visites de Louis XIII de 1617 à 1621. En 1649, du temps de son fils Louis-Charles, le château subit de grands dégâts pendant les troubles de la Fronde opposant les partisans du roi à ceux du parlement. Pendant le blocus de Paris, rebelle au roi, la place forte de Brie-Comte-Robert laissait passer le ravitaillement avec le concours des paysans des villages voisins qui espéraient vendre leurs blés plus cher. Une armée dirigée par le comte de Grancey partit de Lagny pour l'assiéger et la prendre. Au passage, les ennemis «aprèsune longue batterie de canons prirent le château de Lésigny en Brie, appartenant au duc de Luynes auquel ils firent de grands dégâts», ainsi que Villemon à Servon «par composition car l'exemple de Lésigny le fit sage», mais ils pillèrent l'église et l'autre château de Servon, ainsi que l'église et la ville de Brie. Plus tard, Luynes reçut en dédommagement la terre de M. de Grancey. A cette époque, furent exécutées les gravures d'Israël Sylvestre représentant le château, les jardins et les plans d'eau : trois bassins, une cascade, un carré d'eau... Les propriétaires suivants furent issus des familles de Boislevé, d'Armaillé, d'Eu puis de Bourbon-Penthièvre (dernier descendant des fils légitimés de Louis XIV et Madame de Montespan). Des modifications sont faites : démolitions d'annexes vétustes, réparations, remplacement du pont de bois par un pont de pierre, ainsi que le remembrement des terres en accord avec le marquis d'Ormesson en 1786. La révolution et la dynastie Archdéacon Le duc de Bourbon-Penthièvre, homme bon et généreux, ne fut pas victime de la Révolution et mourut naturellement en 1793. Sa fille la duchesse d'Orléans (épouse de Philippe Egalité et mère du futur roi Louis-Philippe) lui succéda à Lésigny. Cependant, en 1794, le district de Melun ordonne que les tours du château soient rasées et les étangs comblés, comme signes de féodalité. Puis, en 1798, c'est la confiscation et la vente comme bien national.Acheté par un nommé Géré et revendu plusieurs fois le château est acquis en 1822 par Charles Archdéacon qui sera maire de Lésigny en 1822. Il restera dans la famille et s'y transmettra de mère en fille durant près d'un siècle et demi. Parmi ces dames, Geneviève Périgon, comtesse Minangoy, reconstruit en 1898 la partie droite du château, crée le hall et le grand escalier et réaménage la chapelle. Sa fille Elisabeth épouse Louis Gérard, directeur de la chocolaterie Menier à Noisiel, maire de Lésigny en 1919. Ils avaient l'habitude d'accueillir des scouts et séminaristes en villégiature, cependant, contrairement à une croyance répandue, le pape Jean-Paul II n'est jamais venu au château. Les temps modernes En 1958, Jacques Lacroix, cofondateur du studio Harcourt, achète le domaine et mène pendant quinze ans de nombreux travaux de restauration : bâtiments, plafonds, charpente et couverture, jardins à la française, mais il le revend en 1973. Le mobilier est vendu aux enchères et dispersé. Après dix années d'abandon, et l'amputation de 15 hectares par le tracé de la Francilienne, le parc et le château sont rachetés par M. Magnus. Il n'est plus habité mais sert de lieu de réception et de tournages (cinéma et télévision). Il a pu être ouvert à la visite lors des journées du patrimoine de septembre 1996 et 1997, grâce à l'amabilité de son propriétaire.
Saint Yon, prêtre et martyr, peut-être disciple de saint Denis, fut martyrisé au lieu qui porte son nom près de Châtres (actuelle Arpajon) à une époque incertaine (3è siècle?). Selon les époques sa fête a été placée au 5 août ou au 22 septembre.
L'église se compose d'une nef unique à deux travées et d'un cur terminé par une abside à trois pans avec trois fenêtres murées, le tout couvert de croisées d'ogives. A droite du cur s'ouvre la chapelle seigneuriale carrée éclairée par deux fenêtres. Malgré la présence de croisées d'ogives, l'ensemble du décor est de style Renaissance. Les portes ont conservé leurs vantaux du 16è siècle. Le clocher octogonal et sa flèche s'appuient sur le milieu du bâtiment, disposition unique dans la région de style tourangeau. Le cur de l'église est garni de lambris et de stalles (début 18è) et d'un grand retable (milieu 18è style rocaille) provenant de l'église de l'abbaye d'Hyverneau et installés en 1790. Les cloches d'origine ayant été fondues à la Révolution, la cloche actuelle, baptisée en 1735, provient également de l'abbaye. La sacristie a été construite au 17è siècle. Il est probable que dès le 12è siècle il y avait une église à Lésigny, ce qui est certain, c'est qu'il y avait un curé en 1386. Mais la charmante église actuelle ne remonte pas aussi loin; elle fut élevée sous François 1er à l'instigation de Louis de Poncher, trésorier du roi et qui avait acheté la terre de Lésigny en 1508. Elle fut concacrée en 1523 par François de Poncher, fils de Louis et evêque de Paris. Les seigneurs suivants, Pierrevive et Concini, ne laissèrent pas de monument ou fondation dans l'église. En 1653, l'archidiacre de Brie trouva l'église bien ornée et remarqua qu'elle n'avait pas été pillée pendant les troubles de la Fronde, au contraire de nombreuses autres de la région. De 1668 à 1690 sous l'administration du curé Divry, l'église fut entretenue et décorée avec le concours de généreux donateurs. En 1800, les arbres du parvis sont remplacés par 12 tilleuls actuellement en place. En 1822 fut construite une prison-refuge derrière l'église; elle fut démolie vers 1970. En 1620, la pendule offerte par Mme de Crévecur est installée dans le clocher. L'église a fait l'objet d'une restauration (maçonnerie et vitraux) entre 1997 et 1998.
La fondation de l'abbaye d'Yverneau est un sujet de controverse historique : selon les archives du 18è siècle, elle aurait été fondée par Saint-Louis, roi de France en exécution du testament de son père, Louis VIII et grâce à la vente de joyaux de la couronne. Cependant, si elle a bien reçu une dotation royale à cette époque, sa fondation initiale est légèrement antérieure (aux environs de l'an 1200). Différente de Monthéty à l'origine, elle lui succéda ce qui ajouta à la confusion. Elle dépendait de l'ordre des Chanoines réguliers de Saint-Victor, ordre érudit qui eut longtemps la faveur des rois de France.
Les bâtiments primitifs étaient imposants : une église en croix latine (avec transept) de 26 toises de long (environ 50m) et 9 toises de haut, des voûtes ornées de croisillons, des fenêtres et rosaces garnies de vitraux, des chapelles latérales côté sud, une forte tour clocher, cloître, réfectoir voûté et tous bâtiments complétant l'ensemble. Elle présentait tous les caractères de ces temps là, soit le style gothique du début du 13è avec croisées d'ogives, chapiteaux à crochets et portail historié. Après diverses périodes de fortune et de vicissitudes, au 17è siècle Hyverneau était à moitié en ruine et presque désertée. |
à suivre...
Texte trouvé dans l'annuaire officiel 2000 de Lésigny distribué gracieusement par la commune.
Les photos sont extraites du site de la commune: www.mairie-lesigny.fr
V 4.9.1 maj 21 mai 2000 |