La monnaie des micro-Etats



La principauté de Monaco, la république de Saint-Marin et la Cité du Vatican ont des statuts monétaires particuliers au sein de l'Union européenne, souvent basés sur des accords bilatéraux avec certains pays de l'Union européenne. Partant de là, le Conseil européen a décidé d'habiliter les pays concernés (France, Italie) à conclure des accords au nom de la Communauté européenne.
En revanche, la principauté d'Andorre ne possède pas de monnaie propre et n'a pas signé de convention avec les Banques centrales étrangères. En fait, les monnaies (le franc et la peseta) sont utilisées par tradition.

Les micro-Etats ont choisi d'adopter la monnaie unique européenne tout en préservant une spécificité monétaire, afin d'exprimer leur souveraineté. Un peu de lobbying et le tour est joué, il y aura donc des euros monégasques, vaticanais et san-marinais. Ces petits pays auront bien leur face nationale sur les nouvelles pièces de monnaie.

La principauté de Monaco

Par une décision européenne en date du 31 décembre 1998, l'Union européenne a autorisé la principauté de Monaco à adopter l'euro comme monnaie officielle et à attribuer le cours légal aux billets et pièces en euros.
La principauté de Monaco possède déjà son franc monégasque depuis 1865 qui n'a cours qu'à Monaco. En pratique, ces francs, plutôt rares, sont invisibles car ils sont accaparés par les collectionneurs de tous poils. C'est la Monnaie de Paris qui frappe les francs du Rocher en s'alignant sur le quota : 1 F monégaque émis pour 500 F français. Ce quota devrait être reconduit pour l'euro, ce qui équivaudrait à une valeur de 4,6 millions d'euros monégasques émis en pièces.
La fabrication concernera surtout des pièces de 1 et 2 euros. La principauté a réussi à négocier avec le ministère des Finances français le profil princier de Rainier III.

La Cité du Vatican

Le plus petit Etat du monde frappe la lire du Vatican depuis les accords de Latran, signés par le pape et Mussolini en 1929. La même décision européenne que pour Monaco a donné le droit à la Cité du Vatican d'adopter l'euro comme monnaie officielle et d'attribuer le cours légal aux billets et pièces en euros. L'effigie de la face nationale de l'euro vaticanais demeure encore en suspens, différents pays dont la France s'étant opposés à une symbolique catholique.
Suite à un accord passé avec l'Italie, le Saint-Siège doit se contenter de 670 000 euros en pièces, sauf si le pape meurt. Dans ce cas, le Vatican recevra 201 000 euros de plus, pour répondre à la demande des collectionneurs.

La république de Saint-Marin

La petite République possède sa lire depuis la bagatelle de sept siècles ! Comme Monaco et la cité du Vatican, elle passe à l'euro et reçoit un peu moins de 2 millions d'euros en pièces. De quoi attiser la passion des collectionneurs !

La principauté d'Andorre

La principauté d'Andorre adopte l'euro comme conséquence du passage de la peseta et du franc à la monnaie unique. Malgré l'absence d'un traité préalable avec l'Union européenne, les autorités andorranes prévoient de rencontrer les autorités de la Banque centrale européenne (BCE) pour préparer, éventuellement, une convention monétaire. Dans tous les cas, le passage à l'euro devrait simplifier les transactions qui s'effectuaient soit en francs, soit en pesetas.

Sources : www.lemoneymag.fr (d'après Banque de France, Journal du Dimanche)